6 février 2010

Chaque homme qui regarde la mer est un Ulysse qui rêve de partir. L'infini amour des femmes qui aiment ceux qui ne font que partir : les hommes et les enfants. Je suis gris et bleu. Tous les enfants que j'aime et tous les hommes s'appellent Ulysse. Peut-être que c'est simplement ce que les garçons font. Peut-être que c'est l'impossible histoire d'une rupture qui n'a pas l'air d'en être une. Comment une rupture pourrait-elle nous ressembler ?  Comme la mer. Toute la poussière du monde sur mes collants, c'est ce qui reste accroché dans la tourmente de ton départ. C'est le moment qui me dépasse tandis que tu t'en vas. L'insulte que me fait chaque matin, chaque chose, restant malgré tout en place. Le quotidien où je trébuche. Tous ces motifs qui me hantent. Toi et tes clémensonges. J'aurais du écrire chaque minute de chaque jour depuis que tu n'as pas repassé cette porte. "Depuis que tu ne penses plus à moi" est un temps que je ne peux habiter. Le refus de tout mon corps. Le poids de l'absence que je n'ai pas vue arriver. Les jours où je ne sais pas de quoi tu es fait. Ça n'a aucun sens. Je pleurais des larmes que je n'avais pas encore pleurées. Il fait jour pourtant.